Réduire l’impact environnemental de l’hôpital: un travail de longue haleine

Depuis quand le développement durable est-il une véritable préoccupation au sein du RHNe?

Le premier train de mesures concrètes a été lancé dès 2006 dans le cadre du programme «Gros consommateurs» sous l’égide du canton de Neuchâtel. Le RHNe a procédé au «premier round» de ce programme en analysant et en optimisant sa consommation énergétique entre 2006 et 2016.

Quelles sont les principales mesures que vous avez prises ces dernières années?

Le programme «Gros consommateurs» a été repris depuis 2018 par la Confédération. Le RHNe s’est alors engagé à améliorer son efficacité énergétique de 12 % par une convention d’objectifs d’ici à 2028. Pour y parvenir, nous avons lancé toute une série de mesures sur tous nos sites, en particulier sur celui de La Chaux-de-Fonds qui possède le potentiel d’amélioration le plus important.

Pouvez-vous nous donner des exemples concrets?

En 2020, plusieurs chantiers de modernisation de l’infrastructure ont été lancés: mise en place de récupération de chaleur sur la ventilation lors du remplacement des installations techniques, isolation des bâtiments (toitures, portes et remplacement des fenêtres), généralisation des vannes thermostatiques sur les radiateurs, renouvellement d’infrastructures techniques avec des appareils plus efficients, mise hors-service des chaudières à vapeur.

C’est ce qui vous a valu un label?

Ces mesures nous ont effectivement permis d’obtenir cette année le label «Protection volontaire du climat et efficacité énergétique» décerné par l’Agence de l’énergie pour l’économie (AEnEC). Celle-ci reconnaît ainsi que nous avons atteint nos objectifs annuels en matière d’amélioration de notre efficacité énergétique.

Faites-vous aussi des efforts dans la production de froid?

Nous avons investi dans la production de froid par «free cooling», plus économe en énergie. L’Hôpital de Pourtalès, à Neuchâtel, est refroidi par une sonde lacustre depuis 2011. Une installation de «free cooling» atmosphérique va être réalisée à La Chaux-de-Fonds l’an prochain. Elle permettra de couvrir 80 % des besoins annuels de froid du site, en réalisant une économie d’énergie équivalant à la consommation d’environ 180 maisons individuelles!

Avez-vous d’autres projets?

A La Chaux-de-Fonds, la société Viteos projette de réaliser une installation photovoltaïque posée sur des ombrières recouvrant le parking de l’hôpital. La majeure partie du courant sera directement consommé par le RHNe et permettra de couvrir près de 20 % de la consommation électrique du site de La Chaux-de-Fonds. 

A terme, notre grand défi est d’intégrer le développement durable dans l’activité hospitalière proprement dite.

Jérôme Kübler

Et qu’en est-il du recyclage ou de la réutilisation de matériaux?

Nous tentons au maximum à donner une seconde vie à nos équipements biomédicaux. Dans cette optique, nous avons un partenariat avec une association créée par un médecin du RHNe, le Dr Talla, qui récupère du matériel pour un hôpital du Cameroun. En avril dernier, nous lui avons par exemple donné 30 lits hospitaliers.

Quelles priorités avez-vous fixées pour ces prochaines années?

Nous avons lancé une étude pour équiper les autres sites du RHNe de panneaux photovoltaïques afin d’augmenter la part des énergies renouvelables dans notre consommation globale. A terme, notre grand défi est d’intégrer le développement durable dans l’activité hospitalière proprement dite. Cela nécessite une vision globale et des indicateurs qui nous permettent de nous situer et de progresser.

Comment pensez-vous procéder?

L’objectif est d’implémenter cette démarche avec le soutien de consultants en durabilité. Cela nous permettra de mettre en place des solutions intelligentes et efficaces afin de réduire l’impact environnemental de l’hôpital.